▬ Métiers & Industrie

L’Emploi à Coal Lake

Même pour les plus aisés, l’oisiveté est rarement permise, la plupart du temps déconseillée. Les plus vieux sentent encore leur ventre se tordre à la simple pensée des émeutes post Katastrophe, là où les ressources venaient à manquer dû à l’isolement. La faim est un spectre sous bien des aspects plus menaçant que La Pénombre elle-même. Plus tenace et plus réel. Et puisqu’il fut bien manger, bien vivre, puisque l’on s’inquiète à chaque naissance supplémentaire, à s’en donner des coups de poings dans le ventre pour retarder l’inévitable, il est bien rare de rester sans emploi.

Le développement foudroyant de Coal Lake pour palier à son isolement a donné naissance à tout un système surveillé par L’Ordre. Tout est une question de prestige, de réputation et d’ingéniosité, pour ceux. Que la vie n’a pas placé au bon endroit de naissance et partout on raconte les exploits de ces fils et filles modestes s’étant élevés parmi les quartiers aisés de Lake Sie à la force de leur persuasion et de leur charisme. Effectifs réels ou rêve miroités par L’Ordre, l’important est l’impact de ces récits sur les citoyens.

Travailler dur pour espérer survivre. Les inutiles n’ont pas le droit à la considération. Ils sont, au mieux, abandonnés par le système, au pire considérés comme des nuisibles à détruire.

Parmi les métiers décriés, l’on trouve en premier lieu les officiers de La Brigade, force armée toute puissante, qu’il s’agisse de simples interventions de quartiers ou de véritable chasse aux déviants. Rémunérés par L’Ordre, ils sont affectés aux différents quartiers de la ville et de ses alentours, parfois pour des missions spéciales. Ils représentent la justice et sont souvent aussi bien juges qu’exécuteurs tant que L’Ordre ferme les yeux sur leurs agissements et qu’il ne demande pas à rendre justice lui-même. Pas de procès. A peine une prison pour les délits mineurs et selon la sympathie de l’officier. Une exécution sommaire et un bûcher pour les autres, lorsque la torture n’est pas choisie pour ceux suspectés de Contagion. Il est bien connu que les officiers sont souvent abusifs dans leurs méthodes. On sait également qu’il est possible d’éviter leurs foudres avec un porte-monnaie bien rempli ou un peu de nourriture en plus…

Les Contaminés et tous ceux soupçonnés d’avoir été approchés par Ka seront emmenés à l’ancienne prison sur le lac. On ignore ce qu’il s’y passe et les interrogatoires musclés menés par les officiers les plus zélés ne sont pas pour rassurer les citoyens. Mieux vaut ne pas trop se poser de questions et espérer ne pas être dénoncé par son voisinage. Plus vrai encore dans les hautes strates, Coal Lake met en avant un véritable règne de la terreur où la perfection doit être sauvegardée à n'importe quel prix.

Dans cette même optique, il va de soi qu’il n’existe aucun système électoral et que les places politiques se gagnent au charisme et aux étroites relations avec L’Ordre. Nous sommes davantage proche d’une dictature que d’un système basé sur le vote. Aucune élection n’est jamais organisée. D’ailleurs, la plupart des citoyens ignore jusqu’aux visages des représentants de L’Ordre. Seuls les Hampton font souvent de réelles apparitions publiques, Stanford Hampton portant le titre purement symbolique de "maire".

Tous les métiers concernant les cultures ou l’élevage sont mal perçus par la population. Tout comme pour La Brigade, ils sont vu comme des oppresseurs, empêchant le peuple d’accéder aux pleines ressources de leur labeur. Le trafic et le vol de nourriture est bien évidemment très sévèrement puni, mais existant. La viande est rare est même les plus aisées n'ont que rarement accès au boeuf ou au porc lors de leur vie. On élève en revanche les pigeons, les volailles et même les chats en grande quantité pour satisfaire la masse.

Notez qu’il n’existe à Coal Lake aucun commerce de nourriture légal, cette dernière étant exclusivement distribuée par L’Ordre. Concernant our les industriels de l’électricité, c'est la famille Withers qui gère en très grande partie le business locale, délégant parfois à des sous-traitants fixant eux-mêmes leur prix. Au peuple de pouvoir suivre la cadence. Il n’existe qu'une banque unique, la monnaie s’avérant très peu utilisée autrement qu’entre citoyens aisés. Elle se situe de ce fait à Lake Side.

Les métiers de la construction et de l’architecture sont particulièrement prisés car il faut sans cesse loger les nouvelles familles, qu’il s’agisse de maisons cabossées ou de manoirs d’aristocrates sur le retour. La ville a progressivement pris de l'ampleur en termes d'habitations pour mieux gérer son taux de natalité et la vieille ville ainsi que Central Creek ont aujourd'hui des airs de bidonvilles compliqués.

De même pour le travail du métal et des matériaux industriels sans lesquels les usines seraient au poids mort. Techniciens, ingénieurs et autres génies ont le vent en poupe, tant pour la création de dispositifs électriques que de véhicules et autres appareils technologique. Pas d’informatique à Coal Lake mais des machines très rudimentaires dans les usines. La production d'appareils électro-ménagés s’élargit et touche des riches familles jusqu'au habitation de la classe moyenne.

Concernant la médecine, son développement tardif la cantonne au rang de profession peu viable, bien que nécessaire. L’on apprécie toujours à mi-voix que quelques badauds acceptent le poids de ce métier pour le bien général et quelques petits cabinets fleurissent çà et là. La chirurgie tend à se frayer un chemin parmi les classe sles plus aisées mais est sauvagement réprimée par L'Ordre et le culte. Ouvrir un corps, découper la chair et en extirper l'ombre qu'elle contient est encore particulièrement mal vu. Ce qui concerne la mort est par ailleurs totalement tabou et il n'existe en ville qu'un unique cabinet de thanatopraxie, ou du moins un unique cabinet légal. Personne ne souhaite s'encombrer de ce sinistre fardeau.

La mort doit être belle, le défunt présentable, maquillé et prêt pour la crémation. Pas de tombes, puisque personne ne s'occupe du cimetière et par manque de place. On chuchote également à voix basse que Ka pourrait sans peine posséder les corps et qu'il faudrait de ce fait mieux les réduire en cendre...

L'ancien hôpital est abandonné et pas de trace de psychiatrie à Coal lake, le concept s'élevant au-delà des croyances locales.

Les métiers de la culture et de l’information sont entièrement gérés par L’Ordre qui filtre ce qui est diffusé ou non, tant concernant la télévision que la radio. Les livres sont inspectés avant édition, censurés s’il le faut, de même que pour toute production artistique. Les citoyens voulant exposer leurs idées en toute liberté sont vu au mieux comme des agitateurs. Il existe quelques vedettes du petit écran triées sur le volet, des émissions de divertissement et même une petite industrie cinématographique de piètre qualité. Les moeurs poussent à la discrétion mais on peut acheter à L'Avenue du Roi quelques cartes érotiques et trouver quelques cinémas peu conventionnels... Du reste, le théâtre est un luxe particulièrement prisé.

Concernant l’éducation, si Coal Lake possède plusieurs écoles, soyez certains que le programme est unique et là encore entièrement supervisé par L’Ordre et les professeurs triés sur le volet. On y enseigne un savoir être patriotique et on y prêche l’amour de la Lumière et les dangers de La Pénombre. La plus connue est la Hampton Fondation School où l'on retrouve l'élite de la population, ou quelques modestes particulièrement chanceux.

Tous les enfants ne sont pas égaux face à l’éducation et il arrive souvent que les familles les plus miséreuses omettent l’enseignement de leurs marmots pour les préparer au plus tôt à un métier manuel et donc plus simple d’accès. La plupart des enfants seront amené à apprendre le métier de leurs parents une fois l’enseignement commun dépassés, à moins d’être assez débrouillards pour se créer une place tout autre à la sueur de leur front et leur ingéniosité.

Le métier de nourrice est particulièrement rentable pour les femmes. Les maîtresses de maisons de haut rang ont souvent bien peu de temps à accorder à leur progéniture. Le mal ambiant et la nourriture rationnée les rendent parfois inaptes à produire du lait, tâche alors confiée à la nourrice, souvent sélectionnée via ce critère. Le lait est rare à Coal Lake, et celui contenant les propriétés nutritives pour in enfant, inexistant.

Du reste, il existe d’innombrables autres métiers, du simple ouvrier d’usine au commerçant de fortune en passant par le postier. D’autres emplois, plus illégaux, ne cumulent pas l’activité pour l’obtention de ressources, c’est aussi le cas des artistes indépendants qui sont contraint de perpétuellement lutter pour quelques contrats fructueux. Le clergé, quant à lui, n’est pas inquiété puisque nourri, logé et blanchis par les églises et autres chapelles auxquelles ils sont rattachés.